Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l'été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s'enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête s'approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté.
Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un grand fan de l'oeuvre de Wes Anderson. J'ai plutôt bien aimé La Famille Tenenbaum et La Vie Aquatique mais pas A bord du Darjeeling limited. Je reconnais l'inventivité de son univers, sa drôlerie, sa poésie et sa sensibilité mais je n'ai jamais réussi à y pénétrer totalement.
Il y a comme un obstacle, une retenue. Peut-être ai-je perdu mes yeux d'enfants, me direz-vous ? Que nenni, je parviens bien à adhérer à d'autres loufoqueries infantiles sans le moindre problème... Aussi mystérieux que cet obstacle, quelque chose me pousse pourtant à regarder tous ses films, ou presque.
J'ai donc visionné Moonrise Kingdom. J'ai passé un très bon moment. Wes Anderson ne s'échappe pas de ses codes et poursuit l'exploration de son propre monde. On reconnaît sa griffe à la première séquence. Les acteurs sont tous très biens, surtout les deux enfants qui jouent les rôles principaux. Bruce Willis et Edward Norton prouvent qu'ils peuvent être utilisés à contre emploi et intégrer parfaitement leur jeu à l'univers du réalisateur, quitte à en faire beaucoup moins que d'habitude. Bill Murray est, comme d'habitude, parfait avec quelques répliques seulement.
L'image est belle, solaire, le ton sépia recrée les années 1960 et les mouvements de caméra sont virtuoses. Le rythme est vif, on pense même parfois aux cartoons, lorsqu'il s'emballe et que le principe de réalité est évincé. On en ressort grisé, en ayant vu un beau poème libre, parfois mélancolique.
Et pourtant, allez savoir pourquoi, je ne suis toujours pas complètement convaincu...
Olivier