Taxi

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Lorsque j'ai emprunté « Taxi » fin 2010, rien dans l'information dispensée par les media généralistes ne laissait présager d'une quelconque « révolution » (difficile de dire si finalement l'Histoire retiendra ce terme) en territoire égyptien.

A l'époque, deux éléments avaient attiré mon attention sur cette nouveauté : la forme, une série de nouvelles très courtes et l'ambition, appréhender la ville du Caire et la société égyptienne par le prisme de ses chauffeurs de taxis. (Ras le bol des Pharaons !)

 

Ce livre m'avait, dans le désordre, permis :

 

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- de partager le quotidien absurde, drolatique ou amer de ces hommes à travers leur rencontre sans lendemain avec le narrateur,
- de tirer de ces portraits croqués sur le vif une ambiance, un état d'esprit voire même un état des lieux grâce des éclats de vie plus révélateurs de l'Egypte contemporaine qu'un essai savant de 300 pages,
- d'aborder obliquement ce pays où la corruption et le système D semblent régenter (structurer ?) l'existence des individus,
- d'appréhender la monstruosité du Caire, mégalopole emblématique d'un Monde que l'on n'appelle plus Tiers,
- d'entrer en empathie avec ces « gens de peu » pour qui le défi journalier consiste à rapporter suffisamment d'argent le soir à la maison pour que leurs enfants puissent faire un repas
- de constater que la dignité de certains personnages nous les rend proches tandis que d'autres nous renvoient à des versions orientales des pauvres d' »Affreux, sales et méchants »


Toutes ces impressions mêlées se trouvent démultipliées par les derniers événements.

 

C'est pourquoi je vous recommande cette lecture : le propos humble et anecdotique de ces micro-fictions met en lumière de manière étonnante les enjeux de l'actualité pour le peuple égyptien.

Brigitte