En octobre 2017 Annie Ernaux est lauréate du Prix Marguerite Yourcenar, décerné par la Scam, Société civile des auteurs multimédia. Créé en 2015, le Prix Marguerite Yourcenar récompense un auteur pour l'ensemble de son œuvre.
« … la vie ne dicte rien. Elle ne s’écrit pas d’elle-même. Elle est muette et informe. Écrire la vie en se tenant au plus près de la réalité, sans inventer ni transfigurer, c’est l’inscrire dans une forme, des phrases, des mots. C’est s’engager — et de plus en plus au fil des années — dans un travail exigeant, une lutte, que je tente de cerner et de comprendre dans le texte lui-même, au fur et à mesure que je m’y livre »
Annie Ernaux est née le 1er septembre 1940. Originaire d’un milieu ouvrier, elle passe son enfance dans le café-épicerie de ses parents à Yvetot en Normandie. Puis elle fait ses études à l’université de Rouen. Agrégée de Lettres Modernes, elle devient institutrice, puis professeur. Divorcée, elle a deux enfants. Elle a commencé un journal intime à l’âge de 16 ans, et à 20 ans, son souhait le plus fort était d’écrire. Annie Ernaux a publié une quinzaine de romans. En 1984, elle reçoit le Prix Renaudot pour son roman « La Place », puis en 2008 elle obtiendra le Prix François Mauriac et le Prix Marguerite Duras pour son best seller « Les années », elle est également Lauréate du Prix de la Langue Française en 2008 à Brive, pour l’ensemble de son oeuvre.
Au travers de ses écrits, Annie Ernaux dépeint des tranches de vie qui peuvent appartenir à chacun.. Auteur centré sur la mémoire, elle exprime tour à tour ses parents, son enfance, l’ascension sociale, l’adolescence, l’avortement, le mariage, la femme, les plaies intérieures de ses relations passionnées et complexes avec les hommes et l’amour en général, la maladie, la vie. Elle parle d’elle-même, de ses émotions, cette femme authentique dérange, agace, fascine. Ses ouvrages dissèquent avec minutie et exigence la réalité. Annie Ernaux écrit des récits universels avec des mots simples, liés aux choses et dans lesquels elle décrit des gens profondément humains.
D’une écriture dépouillée, dense, précise ciselée, elle écrit la réalité et les choses vécues, ses textes fouillent le personnel et le social dans un même mouvement.
« J’écris pour que nous n’ayons pas existé pour rien »
« Les Armoires Vides » chez Gallimard en 1974 : Roman sur sa jeunesse dans un milieu modeste.
« La Femme Gelée » chez Gallimard en 1981 : roman sur la condition de la femme. Annie Ernaux évoque l’itinéraire d’une femme mariée, la narratrice revient sur son enfance, sa vie de jeune femme et de femme, 30 ans, mariée, mère de deux enfants, qui bataille seule entre son travail, la lourdeur des tâches ménagères et l’éducation de ses enfants
La Place » chez Gallimard en 1984 : ce roman lui vaudra le Prix Renaudot. Ce court roman évoque l’histoire de son père, fils d’ouvrier agricole en Normandie, entré dans la vie active à 12 ans, comme vacher, puis devenu ouvrier d’usine avant d’acheter un café-épicerie à Yvetot.
« Une Femme » chez Gallimard en 1988 : roman qui évoque la mère de l’auteur. Dans ce récit, Annie Ernaux évoque la perte de sa mère diminuée . Annie Ernaux évoque cette femme en dessinant son parcours, et en évoquant son enfance en Normandie dans un milieu modeste, la volonté de s’élever, de pousser sa fille à faire des études. A la fois tendre et attendrissant, ce roman est une belle déclaration d’amour d’une fille à sa mère.
« Passion Simple » chez Gallimard en 1991 : roman qui évoque la passion amoureuse extraordinaire vécue par la narratrice avec un homme marié, diplomate soviétique, plus jeune qu’elle, et dans lequel elle détaille cette histoire de l’attente amoureuse et vaine de son amant.
La Honte » chez Gallimard en 1997 : roman sur un évènement vécu par l’auteur. Ce récit évoque l’irruption de la honte dans la vie d’un enfant de 12 ans. La narratrice se souvient de ce jour de juin 1952, où lors d’une violente dispute opposant ses parents, son père tente de tuer sa mère, sa vie est alors bouleversée dans l’angoisse de la prochaine dispute et surtout ce sentiment de honte qui la saisit au plus profond.
"Se Perdre" chez Gallimard en 2001 : journal écrit durant sa passion décrite dans le roman « Passion Simple ». Dix ans après son roman « Passion Simple », Annie Ernaux publie son journal intime tenu à l’époque de cette passion, de septembre 1988 à novembre 1989, absorbée par la passion amoureuse avec S., son amant russe, dans lequel elle décrit son plaisir, ses attentes, ses doutes, ses brefs et rares moments d’union avec son amant, c’est une réflexion sur la passion amoureuse, sur le désir et la vie.
« Les Années » chez Gallimard en 2008 : Best-seller 2008, c’est une autobiographie impersonnelle d’Annie Ernaux, qui à partir de photos personnelles et de souvenirs nous évoque toute une génération de l’après-guerre à 2007.
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Annie Ernaux , une écriture des lieux :
Annie Ernaux parle de son roman La Place :
Annie Ernaux sur France Inter , extrait de l’emission l’humeur vagabonde
Une autobiographie impersonnelle :
Enfin, son dernier ouvrage :
Colette