Saviez-vous que seulement 3,3% des personnes détenues en France sont des femmes ? Avec un effectif de 2 057 (au 1er janvier 2021), les femmes sont les grandes oubliées du système pénitentiaire. Seules deux prisons leur sont spécifiquement réservées : le centre pénitentiaire de Rennes et la maison d’arrêt de Versailles. En dehors de ces établissements, elles sont affectées dans des quartiers à part dans des prisons pour hommes, avec lesquelles elles ne doivent, en principe, avoir aucun contact. La plupart des femmes sont détenues en maisons d’arrêt, souvent pour des faits de petite délinquance. Plus encore que les hommes, le parcours des femmes détenues est très souvent chaotique, émaillé de ruptures et de violences subies dès l’enfance. La perte des liens durant l’incarcération est en outre plus marquée. Les femmes pâtissent aussi d’un moindre accès aux locaux collectifs, et donc au travail, à la formation, aux activités socioculturelles et sportives ainsi qu’aux soins.
Autre caractéristique de l’enfermement au féminin : un contrôle moral plus fort. « Les petits écarts de comportement sont davantage sanctionnés que chez les hommes ». [Les femmes] sont encouragées à travailler sur le vocabulaire qu’elles utilisent, leur présentation de soi. On stigmatise les garçonnes mais aussi celles qui affichent une féminité trop ostentatoire, trop “aguicheuse”, note Corinne Rostaing, sociologue, dans une reproduction des rôles traditionnellement attribués au féminin : « une place prépondérante » est attribuée « à la maternité et au domestique ».
Source : Observatoire International des prisons – section française – Mai 2021.
Le sujet des femmes en prison est pour beaucoup un « non-sujet » : sous-représentées dans la population carcérale, les femmes font rarement la une des faits-divers –autrement que dans le rôle des victimes… Pour autant, certains délits ou crimes sont commis par des femmes, qui seront alors condamnées et incarcérées. Ainsi mises à l’écart de la société, elles subiront d’autant plus de discriminations, du fait de leurs statuts de détenues, mais aussi de femmes, de mères… et assimilées à la violence dans laquelle elles baignent souvent depuis de nombreuses années.
Cependant, des livres de fictions –ou des documentaires, des films ou encore des séries TV se sont emparés du sujet, et c’est pourquoi je vous propose cette petite sélection de documents que vous pourrez retrouver sur le réseau de lecture publique de RLV :
Et, pour aller plus loin et entendre la voix des principales concernées :
+ L’Observatoire international des prisons
Les podcasts
https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/femmes-en-prison-en-finir-avec-la-double-peine
https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/maman-est-en-prison
https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks/la-prison-et-apres-23-apres-la-prison-portraits-de-femmes
https://www.arteradio.com/son/61666812/des_femmes_violentes
Quant aux associations qui leur apportent un peu de soutien
+ L’envoi de livres à des détenues
Audrey