Fascinantes, inatteignables, dangereuses, les montagnes procurent peur et admiration aux hommes. Le rapport des hommes à la montagne a connu de nombreuses évolutions. Monts de Dieux, inaccessibles ou vengeresses, puis lieux de villégiature...
Jusqu’à aujourd’hui où la montagne est grand public, l’alpinisme un sport national où ces « conquérants de l’inutile » (TERRAY) se mesurent aux éléments et défient les montagnes les plus hautes et les plus dangereuses du monde. La montagne est aussi un lieu d’habitation pour une grande partie de l’humanité (cf film en bas de la page).
Sélection de livres de littérature et des documentaires classiques et plus originaux. La production littéraire témoigne du changement progressif du rapport de l’homme à la nature et à la montagne.
La montagne fait sa première apparition dans un livre imprimé au début du XVIe siècle. Les hommes cultivés sont à la fois savants, écrivains et artistes. et partent à la découverte des Alpes qui sont au cour de l'Europe de la Renaissance. Cet attrait pour les sommets s'estompe avec l'avènement du Grand Siècle, où seules les villes alpestres et leurs grandes entreprises humaines sont célébrées dans des ouvres parfois grandioses, mais qui resteront à l'écart de la haute montagne qualifiée de Monts affreux.
Le Siècle des Lumières remet la montagne à l'honneur. On découvre les fascinants paysages du Mont-Blanc et de la « Mer de glace », et on s'aperçoit, dans le sillage de Jean-Jacques Rousseau, que la montagne peut être un lieu privilégié à l'écart des maux qui rongent la société. C'est la montagne idéalisée, abondamment décrite dans les récits des voyageurs et les ouvres des Romantiques, mais aussi un laboratoire pour les grands savants du temps qui, à l'instar de Saussure, y multiplient les expériences lors d'expéditions mémorables.
Au milieu du XIXe siècle, la montagne permet à l'élite de la bourgeoisie de s'évader des contraintes de la société industrielle : elle est le Terrain de jeu de l'Europe. C'est l'âge d'or de l'alpinisme, et en quelques années la plupart des grands sommets des Alpes vont être gravis. Le livre de montagne est alors dominé par le récit de course, dont les Escalades dans les Alpes de Whymper sont l'exemple le plus achevé. Les ouvrages de fiction se développent à la fin du XIXe siècle, pour culminer cinquante ans plus tard avec Premier de cordée, archétype du roman de montagne. Le XXe siècle voit la production se diversifier, avec la multiplication des topos-guides, des albums illustrés et des ouvrages de rétrospective sur la découverte et l'histoire de la montagne. Le genre du récit de course, toujours présent, est quelque peu renouvelé avec les expéditions aux plus hautes montagnes de la terre.
Malgré une production abondante - plus de cent mille ouvrages de par le monde - les livres de montagne sont restés en marge de la littérature. Si quelques-uns sont des best-sellers (Annapurna premier 8000 et Premier de cordée ont été tirés à plusieurs millions d'exemplaires), tous sont restés à l'écart des grands prix littéraires. Et les « vrais » écrivains qui ont tenté une oeuvre sur la montagne n'ont fait qu'effleurer le sujet. La haute montagne, connue des seuls initiés, serait-elle trop distante pour participer à une oeuvre littéraire universelle ?
Montagnes et aventures aux sommets
Christelle