La Route de Cormac Mac Carthy
J’ai découvert La Route à l’occasion de la sortie du film, réalisé par John Hillcoat, avec comme premier rôle Viggo Mortensen (Aragorn du Seigneur des Anneaux). En plus d’apprécier l’acteur dans ce rôle de film fantasy, je l’ai redécouvert au moment de voir La Route. Œuvre transcendante, sombre et apocalyptique. Il ne me restait plus qu’à lire la source même du film afin de pouvoir appréhender le texte lui-même, à sa juste valeur.
Le pitch : Une catastrophe inconnue s’est abattue sur le monde. Il n’en reste que des cendres et des ruines. Les hommes sont revenus à la barbarie la plus infâme. Violence, vol, instinct de survie sont devenus les seuls règles en vigueur dans cet univers régit par la faim et le froid. Que reste t’il donc dans ce monde couvert de cendres et de désespoir ? Un homme et son fils, luttant pour leur survie dans ce monde sombre comme la nuit. Ils ne porteront pas de nom, nous n’aurons d’eux qu’une description sommaire. Ils ne semblent être que des fantômes, des restes humains à la recherche d’on ne sait quoi. Pas d’un abri, car il ne reste aucun lieu sécurisé sur ce monde. Ils ne sont pas à la recherche du salut, puisqu’il n’y en a plus.
L’écriture de ce livre est véritablement sans équivalent. Presque pauvre, mais d’une poésie indéfinissable, une épure noire, économe, brute, mais d’une bouleversante richesse. Nul besoin pour l’auteur, Mac Carthy, de s’appesantir de sentiments et de descriptions longuettes. Celles-ci nous sautent littéralement au visage. Plus que de comprendre, nous vivons cette marche à travers ces Etats-Unis détruit, nous suivons ce père de famille qui ne désespère jamais, qui éduque ce fils squelettique pour qu’il puisse lui aussi continuer, encore et encore. Il apprend à ce fils à s’accrocher à la vie, malgré la faim, le froid, l’inhumanité.
La lecture, hachée, économique, est pourtant magnifique. Elle vous tirera peut-être des larmes ou connaître un intense sentiment de vide que seul remplira le pouvoir des mots et le sens du verbe de Cormac Mac Carthy.
Une odyssée somptueuse, archaïque, sombre et désespérée qui s’achève en apothéose. Tout simplement fantastique.
Matthieu