Le Discours de Fabien Caro
« Je suis en train de manger du gigot et du gratin dauphinois alors que le fruit de mon tourment est ailleurs et qu'une fourchette menace à tout moment de grincer dans l'assiette et la discussion ne porte même pas sur l'amour, ou la poésie, ou le sens de la vie, non, on parle de chauffage au sol, de vacances en Sardaigne, de Jean-François, le fils du voisin, qui a fait construire, tu entends ça Adrien, il a fait CONSTRUIRE. Pour ma mère, le monde se divise en trois catégories : ceux qui ont un cancer, ceux qui font construire et ceux qui n'ont pas d'actualité particulière. »
Non seulement Adrien est coincé au milieu d’un repas de famille ennuyeux à mourir, mais en plus son beau-frère vient de lui imposer de préparer un discours pour « faire plaisir à sa sœur ». Sœur de qui il n’est absolument pas proche… Or, la seule personne à qui est capable de penser Adrien est son ex, Sonia, avec qui ils sont « en pause » depuis 38 jours exactement. Et à qui il vient d’envoyer un texto, auquel il attend fébrilement une réponse, tressautant à chaque fois que son portable vibre dans sa poche.
Tout ce temps passé à table lui donne l’occasion de revenir sur sa vie, ses souvenirs, ses ratés… Et c’est là qu’opère le génie de l’auteur de « Zaï zaï zaï zaï » (lien vers la BD dans le catalogue) : il nous tend un miroir, à l’aide de son humour noir et absurde. On se retrouve dans les histoires d’amour, de famille, de boulot, de ce quadra un peu loser dans l’âme.
« J'ai quarante ans et j'achète des Tic-Tac pour cacher à mes parents que je fume, voilà où on en est. »
C’est drôle, c’est touchant, et c’est parfait pour passer un bon moment de lecture !
Audrey