Les inoubliables de Fanny Chartres
On les appelle les EANA : les élèves allophones nouvellement arrivés. Ils viennent d’un peu partout. De Bulgarie, de Turquie, de Corée, de Grande-Bretagne ou, comme Luca, de Roumanie. Ils sont là pour un temps ou pour longtemps. Ils viennent avec leurs histoires, simples ou heurtées. C’est peut-être le travail de leurs parents qui les a amenés là, ou bien l’absence de travail. Parfois l’espoir, parfois l’absence d’espoir. Ils parlent un français dansant, boiteux, drôle. Ils portent des rêves puissants et fragiles, celui de devenir champion de Rubik’s Cube ou virtuose du violon. C’est pour toutes ces raisons qu’ils sont venus à Paris, dans la Ville lumière. Mais la lumière a aussi ses ombres.
C’est à travers la voix de Luca, jeune roumain venu à Paris pour perfectionner sa pratique du violon que l’on découvre ces cinq adolescents. Entre humour et nostalgie, chacun évoque son pays d’origine quitté pour des raisons très différentes. Une profonde amitié s’installe peu à peu entre eux et le secret d’Anna va finir par scinder définitivement le groupe. L’histoire récente et méconnue de la Roumanie sert une réflexion sur l’immigration au cœur d’un roman original au ton très juste.
Véronique