Le coup de coeur BD de 2 collègues de la médiathèque : La mécanique du sage de Gabrielle Piquet – éditions Atrabile
« Le grand bourgeois Charles Hamilton traîne son spleen dans l’Écosse du début du XXe siècle. Grâce à un fructueux héritage, à peine entamé par des parents bien peu scrupuleux, il coule des jours tranquilles, sans avoir à se soucier de son avenir économique. Ses nuits sont plus agitées, par choix. Entouré de nombreux convives, il s’applique à faire la fête de façon débridée. Mais les lendemains ne chantent pas toujours... »
L’histoire narrée dans cette bd est tellement farfelue qu’elle paraît inventée. Pourtant il n’en est rien. « La réalité dépasse bien souvent la fiction », me direz-vous. Oui, l’origine des nains de jardin qui nous est contée ici, est drôle et pathétique. Mais c’est la manière dont Gabrielle Picquet la raconte et la dessine qui la rend si légère, délicate et pleine de fantaisie. Ne vous y trompez pas, la légèreté peut rimer avec mélancolie, surtout quand on pratique la poésie du langage comme le fait si bien l’autrice.
Parmi ses influences, on pourrait sans doute citer Sempé ou peut-être Erich Ohser. On pense aussi aux dessins de presse du New Yorker des années 1950. Avec beaucoup de raffinement, G. Picquet raconte sans case une histoire qui semble hors du temps, sur la quête de sens d’un aristocrate écossais cyclothymique, Charles Hamilton, qui a vécu au 18ème siècle. Pourtant, à la fin du livre, on y voit des parallèles avec notre époque actuelle, notamment dans l’essor du développement personnel dans les librairies.
On pourrait y voir aussi une critique des rentiers oisifs qui mènent une vie superficielle et veulent soudainement trouver la vérité profonde de l’existence, oubliant parfois de simplement consacrer du temps aux autres, et se prenant passionnément au jeu de n’importe quel nouveau mode de vie prôné par des gourous très vaguement connectés à une philosophie extrême orientale. Mais je m’emballe sans doute un peu.
Olivier
Je me suis beaucoup amusée à cette lecture ludique d’une BD qui joue avec une narration aux multiples entrées et un humour pince sans rire. Un trait et des décors soignés, un texte poétique qui s’inspire de l’histoire de Charles Hamilton et de son «ermite ornemental».
Adults only.
Johanne
En savoir + sur cette histoire folle d’ « ermite ornemental » : https://dailygeekshow.com/ermite-ermitage-romantisme-angleterre-mode/