Ici n’est plus ici deTommy Orange
A Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d'une histoire douloureuse. Pourtant, tous les membres de cette communauté disparate tiennent à célébrer la beauté d'une culture que l'Amérique a bien failli engloutir. A l'occasion d'un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vont voir leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l'expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux. Débordant de rage et de poésie, ce premier roman, en cours de traduction dans plus d'une vingtaine de langues, impose une nouvelle voix saisissante, véritable révélation littéraire aux États-Unis.
Voici un roman d’une grande sensibilité, où l’on rencontre un grand nombre de personnages aussi touchants les uns que les autres. Chaque chapitre met l’accent sur l’un d’entre eux, le long d’un fil rouge qu’est l’organisation d’un grand Pow-Wow à Oakland. Les liens ne sont pas évidents à faire au début, mais se tissent au fur et à mesure entre les protagonistes de l’histoire.
J’ai beaucoup appris, à la lecture de ce roman : quels ont été les traumatismes subis par les tribus amérindiennes et autochtones, leur déracinement, les addictions et la misère, le racisme dont ils sont victimes aujourd’hui, au cœur des villes d’Amérique du Nord. Mais j’y ai aussi appris ce qu’était un pow-wow, à quoi ça sert, et j’ai pu admirer la détermination de ces personnes blessées mais dignes et fières de leurs racines.
A ne pas manquer : le prologue éclairant, qui redonne quelques éléments-clés de l’histoire des Amérindiens depuis 1621.
Un roman choral passionnant, qui allie émotion et tentative d’une vie meilleure.
Audrey