Les évanescents

Les evanescents

Il s'appelle Dos Reis, patronyme exotique, goût d'huile ou de ciment, c'est selon. Ses parents ne parlaient pas français vingt ans auparavant mais ils viennent d'intégrer la classe moyenne et peuvent s'installer dans un lotissement où l'immobilier est accessible à des gens comme eux. Encore loin des familles qui inscrivent leurs enfants aux cours de tennis du Country Club, mais suffisamment proches pour humer l'air de cette pastorale atlantique des Trente Glorieuses finissantes. Lorsqu'il atteint l'âge des premiers tags, Mickaël rêve d'inscrire son nom sur tous les murs de la ville. De faire partie de ce mouvement hip-hop où les vapeurs d'aérosol lèvent de fraîches hallucinations. Et puis un jour, il change de rivage.

Un premier roman qui se situe entre l'adolescence et l'âge adulte, qui ausculte avec minutie les sentiments, les rêves et les désillusions qui vont avec. L'auteur retranscrit à merveille l'étau que représente la détermination sociale, et pousse la logique de l'impuissance jusqu'au bout : puisque je ne peux, autant ne pas être. L'issue est sombre mais le chemin est beau.

Olivier

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