Ce livre n'est pas un livre de deuil. Le deuil, c'est après. [...] La vivacité du présent. Celle du sentiment. La trace que nous laissons aux autres. Ces particules de temps et d'affection mêlés demeurent en suspens. Ici, ce sont elles qui commandent, et avec elles, le souffle que sa mort m'a laissé au coeur. Le récit s'ouvre un dimanche de septembre 2019, un dimanche où le père concret et nébuleux à la fois d'Emmanuelle Lambert, se prépare à mourir d'un cancer de l'ampoule, un organe situé à la tête du pancréas.Et pourtant, ce livre est un livre de vie. C'est que, par une douce ironie des mots, il est à l'image de ce personnage de père à la chaleur explosive : rétif à toute forme de rêverie fatiguée, car dans la fatigue se glisse un effritement possible, une voie pour la douleur et le doute.
Un chant de nostalgie et d'amour. Poignant.
L.