Après plusieurs années d'absence, un homme resurgit dans la vie de sa compagne et de leur jeune fils. Il les entraîne aux Roches, une vieille maison isolée dans la montagne où lui-même a grandi auprès d'un patriarche impitoyable. Entourés par une nature sauvage, la mère et le fils voient le père étendre son emprise sur eux et édicter les lois mystérieuses de leur nouvelle existence. Hanté par son passé, rongé par la jalousie, l'homme sombre lentement dans la folie. Bientôt, tout retour semble impossible. Après Règne animal, Jean-Baptiste Del Amo continue d'explorer le thème de la transmission de la violence d'une génération à une autre et de l'éternelle tragédie qui se noue entre les pères et les fils.
Le père, la mère, le fils, c’est ainsi que les 3 personnages centraux de ce roman sont désignés tout au long de cette intrigue simple et sous tension.
A travers le tissage des saisons dans la montagne et des évènements citadins qui les ont précédées, je me suis attaché peu à peu au fils, un garçon de 9 ans. Acteur et témoin du drame en devenir, il est très lié à sa mère avec qui il vivait seul avant le retour inattendu de ce père quasiment inconnu. Il découvre les beautés de la nature et s’y sentirait bien si le père n’était pas si étrange.
Au départ, malgré les doutes et la peur naissante de la mère, il n’y a pas vraiment de violence visible de la part du père. Mais la jalousie, puis peu à peu la démence tissent leur toile pour les retenir aux Roches, une maison inhospitalière, sans confort.
Ce père, rustre et maladroit, lui-même souffre-douleur de son père qu’il a fui. Ce lieu dont il a été victime et où il revient exorciser ses démons en les reproduisant. Transmission de l’espoir puis de la brutalité, on sent poindre la fin, forcément dramatique.
Avec une langue recherchée, précise, presque précieuse, Jean-Baptiste Del Amo construit un roman parfois déroutant mais il m’a été impossible de le lâcher dès l’immersion dans ses premières pages.
Véronique