Les Adieux à la Reine

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En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris...

 

Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

 

Léa Seydoux, Diane Kruger et Virginie Ledoyen dans un film historique, qui prend le parti de montrer les trois derniers jours de règne de la reine Marie-Antoinette du côté des courtisans et des aristocrates. Si un ami ne me l’avait pas récemment conseillé, je n’aurais sans doute jamais cherché à voir ce film.

 

Et pourtant. Oui, autant le dire tout de suite, j’ai beaucoup aimé ce film. Les costumes sont magnifiques, Léa Seydoux est parfaite, etc, etc. Mais cela ne suffit pas. Ce qui fait la force de l’œuvre, c’est le choix du réalisateur de tourner cette partie de l’Histoire comme un thriller sensuel, d’une tension palpable et d’une nervosité réjouissante.

 

Le peuple est invisible mais il est là, constamment, à travers une circulaire où est inscrit le nom des aristocrates à décapiter, à travers les cris du dehors, à travers les peurs, le trébuchement d’un proche du roi. L’enceinte protégée du château, tout un monde d’une exquise délicatesse, est menacé.

 

Sidonie Laborde (Léa Seydoux), qui fait la lecture à la reine, erre la nuit dans les couloirs du château, où ses habitants se croisent, hébétés, refusant de croire à la réalité du cauchemar qui s’annonce. La fin du règne est proche, les plus prompts à retourner leur costume, qui veulent survivre, le comprennent vite et prennent la fuite, quand d’autres s’accrochent à leur univers de privilèges, qu’ils ont toujours connu.

 

Ainsi, Sidonie, follement attachée à la reine, est prête à tout pour que perdure cette illusion de puissance, d’élégance raffinée, au pouvoir de séduction immense.

 

Un film tour à tour réaliste et onirique, vif, qui montre à qui en douterait que le cinéma français sait se réinventer en abordant la période mille fois contée de la révolution française. Quand sera-t-il capable d’en faire de même avec des épisodes historiques plus contemporains ?

Olivier

 

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