Publié aux éditions Delcourt Jeunesse en février 2015, L’Homme montagne est une bande dessinée destinée à un jeune public écrite par Séverine Gauthier et illustrée par Amélie Fléchais.
Elle raconte l’histoire d’un grand-père qui explique à son petit-fils qu'il s'apprête à effectuer son dernier voyage car les montagnes qui ont poussé sur son dos au fil des années sont trop lourdes à porter et l'empêchent de se déplacer. L'enfant demande alors à son Grand-Père de retarder son voyage afin de pouvoir partir à la recherche du vent le plus puissant à qui il souhaite demander d’aider son grand-père à se déplacer.
Il s’agit d’un conte initiatique très allégorique abordant principalement le thème du deuil.
Le texte a été écrit par Séverine Gauthier, aussi auteure de Aristide broie du noir et de Cœur de pierre. Elle aborde avec intelligence des sujets graves que sont le deuil et la recherche de ses racines. Le texte est riche en symbolique et laisse une grande place à l’interprétation. Les dialogues doux et d'une apparente légèreté permettent à l'enfant à comprendre d'où il vient et où il va.
L’homme montagne est le troisième livre illustré par Amélie Fléchais, après Chemin perdu en 2013 et Le petit loup rouge en 2014 et le premier pour lequel elle collabore avec un auteur. Contrairement à ses précédents ouvrages, il ne comporte qu’une technique de traitement d’images. Les illustrations sont réalisées à l’aquarelle et retravaillées par ordinateur. Cela rend le résultat plus homogène mais beaucoup moins spontané. Les images peu constatées se marient bien à la douceur du texte. L’aspect séquencé donne l’impression de foisonnement et multitude de détails, mais laisse peu de place à la contemplation. Seules deux doubles pages se trouvent dans cet ouvrage. Le format strict de la bande dessiné semble trop rigide pour son style de dessin qui a tendance à séquencer l’action au sein d’une même image.
Ses illustrations sont à la fois très organiques et géométriques, comme les images du film Brendan et le secret de Kells réalisé par Tomm Moore qui est une de ses sources d’inspiration.
Elle s’inspire également du travail de Taiyo Matsumoto, auteur de Amer Beton et de Sunny pour la spontanéité de son trait, le foisonnement de détails et sa façon de traiter différemment d’un point de vu graphique les séquences dans des temporalités diverses.
Pour un public un peu plus grand, le livre Sabine de Maya Mihindou est très proche dans ses thématiques, et dans volonté de s’émanciper d’un format.
L.