La Dernière Fugitive de Tracy Chevalier
Quand Honor Bright se décide à franchir l'Atlantique pour accompagner dans l'Ohio sa soeur, promise à un Anglais récemment immigré, elle pense pouvoir recréer auprès d'une nouvelle communauté le calme de son existence de jeune quaker. Mais l'Amérique de 1850 est périlleuse. Sa soeur est emportée par la fièvre jaune et Honor se retrouve seule sur les routes accidentées du Nouveau Monde...
Le dernier roman de l'américaine Tracy Chevalier (rappelez-vous de La Jeune fille à la perle il y a une dizaine d'années) rassemble mes éléments fétiches en littérature : une écriture fluide et l'impide, un contexte historique intrigant, et surtout une héroïne bouleversante, dont on suit la voix intérieure de la première à la dernière page.
Car Honor est de toutes les scènes, de toutes les confidences, dans un ouvrage pourtant écrit au trois quart à la troisième personne. Tracy Chevalier réussit à brosser un portrait totalement envoutant d'une jeune femme de prime abord très commune et aux principes moraux et religieux stricts. Une demoiselle tranquille et effacée qui va cependant braver imperceptiblement des interdits au nom de sa foi et des principes qu'elle s'est imposée.
Par ses côtés à la fois silencieux et décidé, Honor m'a fait penser à Ada, l'héroïne de La Leçon de Piano de Jane Campion. Honor qui préfère l'isolation à un consentement qui affecterait ses valeurs morales. Honor qui se retrouve totalement déracinée dans un pays à la fois plein de promesses mais aussi de brutalité et de rigidité...
Le roman est aussi un témoignage fascinant et passionnant de cette Amérique des Quakers, et de la lutte entre chasseurs d'esclaves d'un côté et de l'autre ceux qui tentent de les aider en les cachant et en les aidant à gagner le Canada...
Un des plus beaux romans que j'ai lu depuis longtemps et un ensorcelant cheminement intérieur...
Elise
Afficher les options de partage
Sécurité. Pour accéder au portail de votre bibliothèque, merci de confirmer que vous n'êtes pas un robot en cliquant ici.