Nous sommes en thermidor an II, ce jour-là, quatre femmes de conditions différentes vont être enfermées en attente de subir leur condamnation. Juste quatre femmes presque opposées mais si semblables. La première, Angeline, pourtant jacobine, est désignée comme traître à la nation, son mari étant recherché comme déserteur. La seconde a été forcée par sa famille à devenir religieuse dès son adolescence, elle découvre le monde. La troisième, tenancière d'auberge, est accusée d'être affameuse du peuple. Elle paie sans doute ses façons de femme libre. La dernière est noble, c'est sa seule faute. Tout cela est suffisant pour le tribunal révolutionnaire car la justice est aussi celle des mâles. Le sort de chacun est en suspens. Ces quatre femmes vont se découvrir, vivre ensemble ces heures terribles avant la mort. Cette pièce est intemporelle, si l'auteur, partant de faits réels, a situé l'action pendant la terreur dans le Cotentin, cela pourrait se passer dans n'importe quel pays en guerre. Hier ou aujourd'hui. Ces parenthèses cruelles où les destins basculent pour presque rien. "La Révolution est comme Saturne, elle dévore ses propres enfants", a dit le député girondin Vergniaud avant de mourir.