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Holy Lola

Pierre et Géraldine débarquent à Phnom Pehn avec le numéro 38 : ils viennent identifier un enfant adoptable dans un orphelinat de la capitale cambodgienne. De la rencontre avec d'autres adoptants au désespoir de ne pas arriver à trouver un enfant, Bertrand Tavernier retrace le parcours de centaines de couples et nous fait découvrir un pays meurtri... L’adoption internationale, le couple, le désir d’enfant, l’enfant abandonné, le Cambodge…

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Autant de thèmes abordés par Bertrand Tavernier dans Holy Lola… D’abord le couple uni puis instable, formé par les formidables Isabelle Carré et Jacques Gamblin dont Tavernier brosse un portrait déchirant (Pierre et Géraldine sont inspirés des témoignages directs de plusieurs adoptants). Il reste au plus près de leur intimité, les accompagne dans des sentiments parfois difficiles, eux qui vont se retrouver perdus entre espoir et agonie, à deux doigts d’oublier toute éthique…

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On plonge au cœur de l’adoption individuelle, où candidats à l’adoption courent à la chasse aux papiers, aux tampons et aux signatures, dans un des pays où justement l’adoption internationale a toujours été compliquée et parasitée…




Avec malaise et tristesse, on visite les orphelinats de Phnom Penh. Avec colère, on rage devant la corruption qui fait passer en priorité les adoptants au bras long devant les autres. Et on a le cœur chamboulé devant le regard de ce tout petit garçon atteint du SIDA qui ne connaîtra jamais la chaleur d’un foyer aimant…
Tavernier rend bien sûr aussi hommage au Cambodge, pays à l’histoire chaotique et tragique, en filmant plusieurs scènes poignantes…

  Enfin, je voulais signaler la présence au générique de Rithy Panh, dans le rôle d’un fonctionnaire incorruptible. L’auteur-réalisateur cambodgien (Les gens de la rizière, Le papier ne peut pas envelopper la braise, L’élimination…) cite Victor Hugo au détour d’une des dernières scènes du film, magnifique et pudique : «L’Immuable harmonie se compose des pleurs aussi bien que des chants »…

Souvent filmé caméra à l’épaule, au plus près des personnages, magnifiquement interprété, un film sincère, respectueux et lucide. Essentiel et inoubliable.

Elise

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vivre


Dans les années 40 en Chine, Xu Fugui vit avec sa femme Jiazhen, sa fille Fengxia et ses parents dans la sublime demeure de ces derniers. Mais Fugui ne travaille pas et se contente de jouer et perdre son argent. Jusqu’au jour où il ruine la famille et perd la maison familiale... Son père meurt de chagrin, Jiazhen, enceinte, et Fengxia le quittent… Quelques mois plus tard, alors que Fugui a surmonté sa dépendance au jeu, Jiazhen revient avec leurs enfants. Fugui doit faire vivre toute sa famille, tout en supportant les changements brutaux du pays : Grand Bond en avant, Révolution culturelle…

Je suis allée voir Vivre ! lorsque j’étais étudiante. Il est sorti en 1994 en salles après un passage par le Festival de Cannes où il a raflé plusieurs prix (Prix du Jury et Prix d’Interprétation Masculine notamment). Il est resté -avec Epouses et concubines- mon film favori de Zhang Yimou.

L’histoire de ce couple, de cette famille, qui choisit de vivre malgré l'absurdité du régime politique en place, malgré les drames qu'ils subissent et qui renonce à renoncer, est bouleversante. Tout comme la magnifique musique écrite pour le film par Zhao Jiping, le compositeur attitré de Zhang Yimou.

 

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Censuré en Chine pour cause de vision ironique du communisme (Zhang Yimou n'a d'ailleurs pas été autorisé à quitter le pays pour présenter son film à Cannes et a été interdit de réalisation pendant 2 ans), Vivre ! a triomphé en Occident auprès de la critique (avec aussi un BAFTA du meilleur film étranger) et auprès du public. Un grand film humaniste et une ode à la vie, qui reste pour moi l’une des plus belles œuvres du cinéma chinois.



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A la fin du 19e siècle, Jude, un jeune paysan auquel son maître d'école, Phillotson, a fait prendre conscience que l'élévation sociale passe par le savoir, rêve de s'inscrire à l'université voisine de Christminster. Après l'échec de son union avec Arabella, il part pour Christminster où il veut poursuivre ses études tout en gagnant sa vie comme tailleur de pierres. Il fait la connaissance de Sue, sa belle cousine à l'esprit indépendant et en tombe éperduement amoureux. Il s'installe avec elle dans une union qui défie les convenances...

Jude, réalisé par l'anglais Michael Winterbottom en 1996, est l'adaptation du roman de Thomas Hardy, Jude l'obscur. Jude est un drame pur, une critique sociale de l'Angleterre d'Hardy, porté par deux acteurs admirables : Kate Winslet (qui n'avait que 20 ans au moment du tournage) interprète Sue et Christopher Eccleston est Jude. Alors que l'histoire se déroule deux siècles avant le nôtre, comment Winterbottom a-t-il fait pour que ces deux là nous semblent si contemporains ?

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L'histoire de Jude est terriblement sombre, mais Jude et Sue ne perdent jamais espoir, jusqu'au drame final où l'un tournera le dos à l'autre... Malgré cela, malgré le brouillard, ils auront traversé leurs vies avec une incroyable lumière. Un très très grand film.


E.

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Rome comme vous ne l'avez jamais vu...
Rome est l'une des séries événements produites par la chaîne de télévision américaine HBO (qui a aussi amené In treatment, Oz, Les Sopranos, Sex and the City, Big Love ou tout récemment Game of thrones). En 2 saisons et 22 épisodes, la série -produite entre 2005 et 2007- chronique les événements historiques qui ont agité l'empire romain entre 52 et 30 après J.-C., et suit le destin de deux anonymes, de leurs familles et de leurs connaissances : Lucius Vorenus et Titus Pullo (soldats historiquement mentionnés par César lui-même dans son récit sur la guerre des Gaules). Dans une ville de sang, de sexe et de sueur, tous les deux seront les témoins et de l'Histoire en marche et parfois l'influenceront directement...

La première saison nous plonge dans la lutte entre Jules César, alors en train de conquérir la Gaule, et Pompée, qui tente de maintenir l'ordre dans la république de Rome... La seconde saison démarre alors que César est assassiné, et court jusqu'au triomphe d'Octave sur Marc Antoine et Cléopâtre...



Qualité de l'écriture, scènes de batailles incroyables, décors et costumes époustouflants (la série a d'ailleurs couté si cher que les 5 saisons prévues au départ ont été réduites à 2 !), acteurs parfaits, Rome est une immense réussite. Comme beaucoup de spectateurs de la série, j'ai été happée par son atmosphère fascinante et j'ai suivi ses deux saisons avec passion.


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Alors bien sûr, la série, tout à fait crédible historiquement, s'octroie des raccourcis et des infidélités à l'Histoire. Mais qu'importe. Ce qui compte ici, c'est plus de décrire l'ambiance d'une époque disparue que de suivre un cours sur le monde romain. Ce n'est d'ailleurs pas moi qui le dit mais l'un des créateurs : « la série parle bien plus de la psychologie des personnes qui influencent l'histoire que d'un récit chronologique des faits. » D'ailleurs, les scénaristes ont également redynamisé les figures historiques du récit (César, Antoine, Cléopâtre, Octave etc.)...  

Une autre des réussites de Rome est d'avoir choisi de privilégier le regard des deux hommes ordinaires que sont Vorenus et Pullo, aussi différents l'un de l'autre qu'il est possible de l'être. Le premier : un officier incorruptible, rigide et écartelé entre son devoir, sa famille et ses convictions profondes. Le second : son antithèse, bon vivant, naïf, incapable de suivre un ordre mais doté d'un grand sens de l'amitié et de la loyauté.

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Projet hors norme, production ambitieuse, Rome fut un succès public et critique mérité. A découvrir ou à redécouvrir dans votre bibliothèque !

E.


Attention
: la série a été censurée en Italie pour ses scènes de sexe et de violence. A soumettre à un accord parental, donc.

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Les aventures déjantées d'un étudiant bisexuel sur son campus : cela ressemble (mais de loin) à une comédie. Alors que le sujet du film c'est... comment dire ? Le sexe ? oui, oui, entre autres. Le passage à l'âge adulte, l'homosexualité ? C'est abordé, mais ce n'est pas si important... Les sorcières, les pouvoirs parapsychologiques, les sectes ? Y'en a... Un meurtre ? Aussi. Les drogues ? Ce n'est pas le thème principal.


Autrement dit, le sujet du film, c'est surtout que ...«Kaboom ! » Parsemez le tout d'excellent morceaux de post-rock, et vous avez peut-être malgré tout une comédie, bien que d'un style particulier.

Bérénice



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ZARAFA

Sous un baobab, un vieil homme raconte aux enfants qui l’entourent, l’histoire d’une amitié… Hassan, prince du désert, est chargé par le Pacha d’Egypte de conduire une jeune girafe orpheline jusqu’en France, pour l’offrir en cadeau au roi de France. Mais un jeune garçon du nom de Maki a juré de protéger l’animal, qu’il a nommé Zarafa. Il est bien décidé à tout faire pour contrarier la mission de Hassan et ramener la girafe sur sa terre natale.

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Au cours de ce long périple qui les mènera du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées, ils vont vivre mille péripéties et croiser la route de l’aéronaute Malaterre, des étranges vaches Mounh et Sounh et de la pirate Bouboulina… Le film s’inspire de l’histoire vraie de la première girafe de France, offerte au roi Charles X dans la première moitié du 19e siècle.

041 Une fable belle et touchante, visuellement magnifique et d’une grande richesse. Une œuvre pour les grands et les petits, humaniste et tendre, qui m’a beaucoup émue…

Elise

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 uneseparation

Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable... 

  Est-il réellement nécessaire de vanter à nouveau ce film ? Pour dire quoi ? Que c'est le meilleur film de l'année 2012 ? Qu'il dépeint avec subtilité, avec complexité la société iranienne ? Que les acteurs sont tous extraordinaires de vérité ? Que ce n'est pas seulement une peinture de la société iranienne mais également un thriller, qu'il est question d'histoires d'amour, de haine, d'histoires de familles, de religion, de justice ? Qu'une tension permanente anime le film ? Que l'émotion du spectateur est à son comble lors de la scène finale, déchirante ? Que ce film est d'une intelligence rare, puisque rien n'est simple, comme dans la vie et que,  comme disait Renoir : « ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons » ?

Alors oui, il est peut être nécessaire d'en rajouter une couche, puisque rares sont les films qui méritent tous ces adjectifs, toutes ces louanges.

Olivier

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RETOUR EN ETHIOPIE

Le documentaire réalisé par Bernard Simon est à l'initiative de l'association Les Enfants de Reine de Miséricorde (ERM, à la fois organisme autorisé pour l'adoption et association d'aide humanitaire et de parrainage). 2009 : Gilbert Bayon, co-fondateur avec son épouse Christine d'ERM, a accompagné 17 jeunes d'origine éthiopienne, adoptés il y a une quinzaine d'années par des familles françaises, dans leur pays de naissance. Marie-Sélamé, Gabriel, Florence, Nebberu, Zéritu ... sont retournés pour la première fois en Ethiopie...

En adoption, il n'y a pas de règle : chaque histoire est différente. Ainsi, chacun de ces jeunes gens a vécu ce retour aux sources à sa manière, en fonction de son rapport à son adoption, à son histoire, à sa sensibilité. Nous assistons à des retrouvailles (ou plutôt des rencontres) pour certains d'entre eux (avec des membres de leur famille biologique, parfois leurs parents) : retrouvailles qui sont pour l'un très timides et pour l'autre plutôt enthousiastes...



A travers les témoignages des jeunes qui s'égrènent tout au long du documentaire, on ressent toute la portée de ce voyage, toute sa signification : apprendre d'où on vient pour savoir où aller. Ces jeunes gens ont pu marcher à la rencontre de leur histoire d'avant l'adoption et découvrir en même temps un pays et un peuple inconnus. Des rendez vous trop brefs, un séjour trop court, mais nécessaires.

Le reportage est complété, dans les bonus, par l'histoire de Zéritu, qui retrouve celle qui a pris soin d'elle quelques années avant son adoption. Le regard de cette femme est renversant. Ce reportage est sans doute la partie la plus forte de ce retour aux origines... Un film essentiel, ponctué de sensibilité et de sourires, à conseiller aux enfants adoptés, aux parents adoptifs (dont je suis) et à ceux qui veulent en savoir plus sur le vécu dans l'adoption...

Elise