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vie

Séoul, 1975. Jinhee est une fillette de 9 ans. Ce jour là, elle est en balade à bicyclette avec son père. Elle est heureuse. Mais le voyage s’achève dans un orphelinat tenu par des religieuses, où l’homme l’abandonne. De l’incompréhension au désespoir, Jinhee se terre dans le mutisme et la colère.

Filmée à hauteur d’enfant, l’histoire de Jinhee fait écho à celle de la réalisatrice française Ounie Lecomte, qui a tourné ce film dans son pays d’origine, la Corée du Sud. La justesse des petites comédiennes, la délicatesse de la mise en scène et l’émotion suscitée par le destin de Jinhee bouleversent le spectateur de bout en bout.

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 Un film magnifique, d’une grande pudeur. Peut être le plus beau film sur l’enfance que j’ai jamais vu.

 Elise

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MMoonrise kingdom

Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l'été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s'enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête s'approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté. Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un grand fan de l'oeuvre de Wes Anderson. J'ai plutôt bien aimé La Famille Tenenbaum et La Vie Aquatique mais pas A bord du Darjeeling limited. Je reconnais l'inventivité de son univers, sa drôlerie, sa poésie et sa sensibilité mais je n'ai jamais réussi à y pénétrer totalement.

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Il y a comme un obstacle, une retenue. Peut-être ai-je perdu mes yeux d'enfants, me direz-vous ? Que nenni, je parviens bien à adhérer à d'autres loufoqueries infantiles sans le moindre problème... Aussi mystérieux que cet obstacle, quelque chose me pousse pourtant à regarder tous ses films, ou presque.

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J'ai donc visionné Moonrise Kingdom. J'ai passé un très bon moment. Wes Anderson ne s'échappe pas de ses codes et poursuit l'exploration de son propre monde. On reconnaît sa griffe à la première séquence. Les acteurs sont tous très biens, surtout les deux enfants qui jouent les rôles principaux. Bruce Willis et Edward Norton prouvent qu'ils peuvent être utilisés à contre emploi et intégrer parfaitement leur jeu à l'univers du réalisateur, quitte à en faire beaucoup moins que d'habitude. Bill Murray est, comme d'habitude, parfait avec quelques répliques seulement.

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L'image est belle, solaire, le ton sépia recrée les années 1960 et les mouvements de caméra sont virtuoses. Le rythme est vif, on pense même parfois aux cartoons, lorsqu'il s'emballe et que le principe de réalité est évincé. On en ressort grisé, en ayant vu un beau poème libre, parfois mélancolique.

Et pourtant, allez savoir pourquoi, je ne suis toujours pas complètement convaincu...

Olivier

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kaboom-1

Les aventures déjantées d'un étudiant bisexuel sur son campus : cela ressemble (mais de loin) à une comédie. Alors que le sujet du film c'est... comment dire ? Le sexe ? oui, oui, entre autres. Le passage à l'âge adulte, l'homosexualité ? C'est abordé, mais ce n'est pas si important... Les sorcières, les pouvoirs parapsychologiques, les sectes ? Y'en a... Un meurtre ? Aussi. Les drogues ? Ce n'est pas le thème principal.


Autrement dit, le sujet du film, c'est surtout que ...«Kaboom ! » Parsemez le tout d'excellent morceaux de post-rock, et vous avez peut-être malgré tout une comédie, bien que d'un style particulier.

Bérénice



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ZARAFA

Sous un baobab, un vieil homme raconte aux enfants qui l’entourent, l’histoire d’une amitié… Hassan, prince du désert, est chargé par le Pacha d’Egypte de conduire une jeune girafe orpheline jusqu’en France, pour l’offrir en cadeau au roi de France. Mais un jeune garçon du nom de Maki a juré de protéger l’animal, qu’il a nommé Zarafa. Il est bien décidé à tout faire pour contrarier la mission de Hassan et ramener la girafe sur sa terre natale.

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Au cours de ce long périple qui les mènera du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées, ils vont vivre mille péripéties et croiser la route de l’aéronaute Malaterre, des étranges vaches Mounh et Sounh et de la pirate Bouboulina… Le film s’inspire de l’histoire vraie de la première girafe de France, offerte au roi Charles X dans la première moitié du 19e siècle.

041 Une fable belle et touchante, visuellement magnifique et d’une grande richesse. Une œuvre pour les grands et les petits, humaniste et tendre, qui m’a beaucoup émue…

Elise

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shaun

A presque 30 ans, Shaun ne fait pas grand-chose de sa vie. Entre l'appart qu'il partage avec ses potes et le temps qu'il passe avec eux au pub, Liz, sa petite amie, n'a pas beaucoup de place. Elle qui voudrait que Shaun s'engage, ne supporte plus de le voir traîner. Excédée par ses vaines promesses et son incapacité à se consacrer un peu à leur couple, Liz décide de rompre. Shaun est décidé à tout réparer, et tant pis si les zombies déferlent sur Londres, tant pis si la ville devient un véritable enfer. Retranché dans son pub préféré, le temps est venu pour lui de montrer enfin de quoi il est capable...

 

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A la fois film british jusqu'au bout des ongles, parodie burlesque et vrai film de morts-vivants. Le tandem Simon Pegg-Edgar Wright signe un film mortellement drôle. Décapant !


A voir aussi les deux autres films de la Blood and Ice Cream Trilogy (la Trilogie Cornetto en VF) : Hot Fuzz et Le Dernier pub avant la fin du monde !

Elise

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Holy Lola

Pierre et Géraldine débarquent à Phnom Pehn avec le numéro 38 : ils viennent identifier un enfant adoptable dans un orphelinat de la capitale cambodgienne. De la rencontre avec d'autres adoptants au désespoir de ne pas arriver à trouver un enfant, Bertrand Tavernier retrace le parcours de centaines de couples et nous fait découvrir un pays meurtri... L’adoption internationale, le couple, le désir d’enfant, l’enfant abandonné, le Cambodge…

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Autant de thèmes abordés par Bertrand Tavernier dans Holy Lola… D’abord le couple uni puis instable, formé par les formidables Isabelle Carré et Jacques Gamblin dont Tavernier brosse un portrait déchirant (Pierre et Géraldine sont inspirés des témoignages directs de plusieurs adoptants). Il reste au plus près de leur intimité, les accompagne dans des sentiments parfois difficiles, eux qui vont se retrouver perdus entre espoir et agonie, à deux doigts d’oublier toute éthique…

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On plonge au cœur de l’adoption individuelle, où candidats à l’adoption courent à la chasse aux papiers, aux tampons et aux signatures, dans un des pays où justement l’adoption internationale a toujours été compliquée et parasitée…




Avec malaise et tristesse, on visite les orphelinats de Phnom Penh. Avec colère, on rage devant la corruption qui fait passer en priorité les adoptants au bras long devant les autres. Et on a le cœur chamboulé devant le regard de ce tout petit garçon atteint du SIDA qui ne connaîtra jamais la chaleur d’un foyer aimant…
Tavernier rend bien sûr aussi hommage au Cambodge, pays à l’histoire chaotique et tragique, en filmant plusieurs scènes poignantes…

  Enfin, je voulais signaler la présence au générique de Rithy Panh, dans le rôle d’un fonctionnaire incorruptible. L’auteur-réalisateur cambodgien (Les gens de la rizière, Le papier ne peut pas envelopper la braise, L’élimination…) cite Victor Hugo au détour d’une des dernières scènes du film, magnifique et pudique : «L’Immuable harmonie se compose des pleurs aussi bien que des chants »…

Souvent filmé caméra à l’épaule, au plus près des personnages, magnifiquement interprété, un film sincère, respectueux et lucide. Essentiel et inoubliable.

Elise

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vivre


Dans les années 40 en Chine, Xu Fugui vit avec sa femme Jiazhen, sa fille Fengxia et ses parents dans la sublime demeure de ces derniers. Mais Fugui ne travaille pas et se contente de jouer et perdre son argent. Jusqu’au jour où il ruine la famille et perd la maison familiale... Son père meurt de chagrin, Jiazhen, enceinte, et Fengxia le quittent… Quelques mois plus tard, alors que Fugui a surmonté sa dépendance au jeu, Jiazhen revient avec leurs enfants. Fugui doit faire vivre toute sa famille, tout en supportant les changements brutaux du pays : Grand Bond en avant, Révolution culturelle…

Je suis allée voir Vivre ! lorsque j’étais étudiante. Il est sorti en 1994 en salles après un passage par le Festival de Cannes où il a raflé plusieurs prix (Prix du Jury et Prix d’Interprétation Masculine notamment). Il est resté -avec Epouses et concubines- mon film favori de Zhang Yimou.

L’histoire de ce couple, de cette famille, qui choisit de vivre malgré l'absurdité du régime politique en place, malgré les drames qu'ils subissent et qui renonce à renoncer, est bouleversante. Tout comme la magnifique musique écrite pour le film par Zhao Jiping, le compositeur attitré de Zhang Yimou.

 

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Censuré en Chine pour cause de vision ironique du communisme (Zhang Yimou n'a d'ailleurs pas été autorisé à quitter le pays pour présenter son film à Cannes et a été interdit de réalisation pendant 2 ans), Vivre ! a triomphé en Occident auprès de la critique (avec aussi un BAFTA du meilleur film étranger) et auprès du public. Un grand film humaniste et une ode à la vie, qui reste pour moi l’une des plus belles œuvres du cinéma chinois.



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A la fin du 19e siècle, Jude, un jeune paysan auquel son maître d'école, Phillotson, a fait prendre conscience que l'élévation sociale passe par le savoir, rêve de s'inscrire à l'université voisine de Christminster. Après l'échec de son union avec Arabella, il part pour Christminster où il veut poursuivre ses études tout en gagnant sa vie comme tailleur de pierres. Il fait la connaissance de Sue, sa belle cousine à l'esprit indépendant et en tombe éperduement amoureux. Il s'installe avec elle dans une union qui défie les convenances...

Jude, réalisé par l'anglais Michael Winterbottom en 1996, est l'adaptation du roman de Thomas Hardy, Jude l'obscur. Jude est un drame pur, une critique sociale de l'Angleterre d'Hardy, porté par deux acteurs admirables : Kate Winslet (qui n'avait que 20 ans au moment du tournage) interprète Sue et Christopher Eccleston est Jude. Alors que l'histoire se déroule deux siècles avant le nôtre, comment Winterbottom a-t-il fait pour que ces deux là nous semblent si contemporains ?

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L'histoire de Jude est terriblement sombre, mais Jude et Sue ne perdent jamais espoir, jusqu'au drame final où l'un tournera le dos à l'autre... Malgré cela, malgré le brouillard, ils auront traversé leurs vies avec une incroyable lumière. Un très très grand film.


E.