Lecture

Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l'île n'ont jamais été réclamés. Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des "crimes non élucidés" de la police de Cagliari, l'ombre des disparues s'immisce dans leur quotidien. Bientôt, la découverte d'une nouvelle victime les place au centre d'une enquête qui a tout d'une malédiction. De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l'énigme. La première enquête de Mara Rais et Eva Croce nous plonge dans les somptueux décors de la Sardaigne, au coeur de ténèbres venues du fond des âges.

Deux histoires entre le présent et le passé qui se chevauchent, qui s'affrontent dans l'horreur.Comment garder les forces occultes de la famille clanique soudé dans un monde régi par les forces virtuelles ?Un roman qui garde en haleine du début jusqu'à la fin...

Françoise

Dans un Moyen-Âge de fiction, il était une fois Zoglu, un jeune garçon à moustache, élevé par une sorcière. À l'âge de 7 ans, en même temps que celle-ci lui apprend que sa mère biologique est une vache, elle le met à la porte, et le petit Zoglu décide alors de partir à sa recherche. Le début d'une épopée fantastique et loufoque qui le verra rencontrer d'étranges personnages. 

Simon Spruyt est un auteur de bd belge qui pratique l’aquarelle avec une finesse rare que j’apprécie beaucoup, presqu’autant que le flamand Brecht Evens, dont je vous recommande chaudement les ouvrages. Dans cette bd, l’auteur parodie le style des enluminures médiévales avec une bonne dose d’irrévérence et d’humour. C’est beau et on rit beaucoup : ça ne vous suffit pas ?  

Olivier

New York, 1954. Sur le toit d'un immeuble, une jeune femme s'occupe patiemment des ruches qui l'entourent et semble attendre quelque chose. Dans l'immeuble d'en face, un caïd de la pègre reste cloîtré chez lui à l'exception d'une mystérieuse sortie hebdomadaire. Ils ne se connaissent pas, mais ils se voient. Entre eux, le vide, une voiture de flics et un parc dont l'accès est réservé à quelques privilégiés. 

Beaucoup de délicatesse et de malice dans cette bd dont le scénario est digne des grands polars.  

Le dessin sublime ce récit subtilement tissé autour d’un personnage principal énigmatique, qui hante le toit d’un immeuble new-yorkais.  

Olivier

Il pleut sur Montfavet ce jour-là. Il pleut sur la voiture dans laquelle Lili, révoltée, malheureuse, se sent étouffer. Devant elle, les grilles d'un hôpital psychiatrique. Son mari, Hector, prétend que c'est pour elle la seule solution. Hector que tout le monde admire, adule, Hector qui sait quoi penser et infliger aux autres. Pour Lili, la vie bascule. Derrière les murs, cependant, il y a des êtres merveilleux, étonnants, attachants. Antonin, notamment ; ou encore le Mage. Derrière les murs, surtout, il y a les pages nécessaires d'un journal intime, qui ramènent Lili à ses secrets, à ses douleurs et à son village natal de Corse, où tout se sait et tout se tait.

La transmission de mère en fille et de génération en génération. Avec ses douleurs et ses joies. Très beau récit de femme.

Lucie

Ce qui gêne tant les gens, c'est mon poids : 150 kg pour 1,53 m. Après avoir été méprisée pendant des années, j'ai décidé d'écrire pour ne plus m'excuser d'exister. De là est née cette enquête journalistique dans laquelle j'affronte mes tabous et mon passé, et où je décortique le traitement que la société - professionnels adeptes de la chirurgie de l'obésité, magazines féminins, employeurs - réserve aujourd'hui aux grosses

Très bonne autobiographie. Ce témoignage nous explique la vie d'une personne en situation d'obésité de nos jours. Du regard de l'autre à celui qu'on se renvoie, nous avons tous les détails de ce à quoi sont confrontés les personnes obèses.

Marine

Pour tout savoir sur le grand méchant loup : son origine, sa vie quotidienne, son alimentation, ses habitudes, etc.

Un documentaire parodique hilarant qui désacralise le mythe du grand méchant loup et des contes traditionnels. Les enfants même petits sont sensibles à cet humour qui parle de leurs peurs pour les dédramatiser.

Émilie

Dans Le Poids des héros, David Sala retrace sa trajectoire personnelle très tôt marquée par les figures tutélaires, mais non moins écrasantes, de ses grands-pères, héros de guerre et de la résistance. En convoquant son point de vue de petit garçon, il nous plonge dans une majestueuse et foisonnante exploration de l'enfance et de l'adolescence. Le recours à l'imaginaire permet d'approcher les zones d'ombre et les failles à bonne distance, tout en recomposant un parcours d'apprentissage et de transmission universel pour le lecteur. Sans oublier la saveur impérissable des courses en vélo, de la découverte des premiers morceaux de rap US, des premiers temps d'initiation artistique à l'école Emile Cohl.

David Sala est auteur de bd talentueux qui narre ici une part de sa vie, ou plutôt de celle de ses grands pères, républicains espagnols et résistants. Comment exister dans l’ombre d’une telle histoire ? C’est semble-t-il la question qui est posée, mais la réponse est décevante, du moins si l’on attendait qu’il aille jusqu’au bout de la réflexion. Restent les illustrations, hyper réalistes et vraiment bluffantes lorsqu’il utilise des couleurs plus chatoyantes et s’affranchit du réalisme, qui m’a moins touché, surtout dans les scènes familiales du quotidien, qui ne servent pas beaucoup au récit. A mon humble avis, il aurait fallu recentrer sur ses réflexions face à l’histoire de son grand père, c’était déjà beaucoup. Mais ce n’est que mon humble avis. D’autant plus humble face à la quantité impressionnante de travail que doit demander une telle bande dessinée.  

Olivier

Si vous aussi vous aimez suivre de longues enquêtes, des investigations, les journalistes stressés paranos dont leur salon est rempli de photos griffonnées, eh bien… c’est presque ça. Fabrice Arfi et David Servenay n’ont peut-être pas de logement entièrement dédiés à leur enquête au point que tout le monde leur tourne le dos comme dans les films américains, mais ce sont de sacrés bons journalistes. Je vous conseille ces 3 bds pour vous en convaincre. Bon, pour le dessin, comment dire ? C’est souvent le défaut des enquêtes illustrées, c’est de l’illustration, ni plus ni moins. Le format bd a au moins le mérite de rendre peut-être plus accessibles, attractives ces gros dossiers, et c’est une bonne chose, tant les affaires et leurs péripéties concernent tous les Français, et tant leurs péripéties sont édifiantes.  

Olivier