Karoo de Steve Tesich
Héros picaresque, Saul Karoo est un riche cinquantenaire, obèse, alcoolique et consultant en scénario. Tout ce qu'il entreprend est voué à l'échec, jusqu'à ce qu'une occasion unique se présente à lui. Prix Mémorable 2012.
Encore une excellente initiative de l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture, à savoir de traduire ce merveilleux livre de Steve Tesich, originalement publié en 1998, 2 ans après la mort de l'auteur.
Que dire à part que l'auteur suit un personnage antipathique à bien des égards, drôle à bien d'autres, notamment parce qu'il souffre de deux maladies très particulières : quoiqu'il boive, il est dans l'incapacité d'être ivre, et il a une phobie de l'intimité? On suit donc ce personnage, Saul Karoo, à travers le narrateur qui montre une connaissance aigüe de ses contemporains, plus particulièrement de la faune citadine américaine.
Ce qui est impressionnant dans ce qu'on appelle la grande littérature américaine, et ce livre en fait définitivement partie, c'est sa capacité à embrasser les choses les plus essentielles : la vie, le destin, l'amour et la mort. Et, on a beau dire, ce n'est pas rien ces choses là.
Steve Tesich signe une oeuvre plus profonde qu'il n'y paraît, une véritable tragi-comédie qui met en scène l'odyssée d'un Ulysse moderne, méditant un peu tard sur sa destinée et les conséquences de ses actes.
Un must-read, comme on dit de l'autre côté de l'atlantique.
Olivier
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